Dimanche 3 septembre 2017 Lardier-Valença Patrick PELLOUX était l’un des invités de la huitième édition du salon du livre "A livres perchés" de Lardier-Valença (05). Le médecin urgentiste, écrivain, chroniqueur, est venu présenter son nouvel ouvrage, L'instinct de vie. Il y relate sa lente reconstruction psychique après l'attentat contre le journal satirique Charlie Hebdo le 7 janvier 2015, pour lequel il écrivait des chroniques. Parmi les premiers arrivés sur les lieux, il avait découvert les corps inertes de ses amis dessinateurs et de leurs invités tués par les terroristes Chérif et Saïd Kouachi tout comme des membres chargés de la sécurité ou de la maintenance.
Pendant six mois, il a eu l’impression que l’envie d’écrire l’avait abandonné. Il a quitté la rédaction de Charlie Hebdo car certaines images étaient trop présentes. Dans son livre, il ne donne pas de recette. Il essaie d’expliquer comment lui a fait pour aller mieux.
Questionné par Philippe ARIAGNO, directeur du Théâtre la passerelle à Gap, Patrick PELLOUX s’est attaché à démontrer que la reconstruction passait par une aide prolongée et a dénoncé en passant l’insuffisance des moyens mis à disposition des victimes, de même que la suppression du secrétariat d’état dédié. En effet, la mémoire traumatique empêche l’oubli et il faut mettre en œuvre des aides de différentes natures pendant le temps nécessaire pour se construire la vie d’après car plus rien ne sera comme avant : traitements médicaux réévalués de semaine en semaine, psychiatres, psychologues, yoga, méditation, hypnose…
Il indique que 2000 personnes sont encore suivies depuis les événements de 2015 et regrette « cette société de m… » où il faut aller tout le temps vite sans respecter le fait de ne pas aller bien. Et réfute en partie le concept de résilience popularisé par Boris CYRULNIK.
Il parle aussi de la nécessité d’unir les forces entre police, SAMU et pompiers qui représentent les couleurs du drapeau français. Il est attentif à combattre le terrorisme par son métier et de participer au bien commun, et réaffirme enfin sa volonté de défendre la liberté d’expression.
Gérard Davet et Fabrice Lhomme, deux grands journalistes du journal Le Monde, étaient aussi les invités du salon pour leur ouvrage "Un président ne devrait pas dire ça"