5 et 6 octobre 2012 Gap Inauguration de l’Usine Badin, résidence d’artistes. Situés au n° 7 de la rue du Forest d’Entrais, ce lieu et ces bâtiments, abandonnés depuis de nombreuses années, ont connu leur heure de gloire.
En effet, l’usine Badin, créée par Louis Badin et ses associés de 1895 à 1900, fut un fleuron de l’industrie gapençaise.
Dans ces murs l’on triait, traitait et exportait les graines fourragères des Hautes-Alpes, plus particulièrement le sainfoin, communément appelé « la fenasse ».
Dans les années 70, l’agriculture haut-alpine se réoriente vers la production de céréales et vers l’élevage, moins fastidieux, et l’usine ferme. Fin du premier acte.
En 2001, la municipalité gapençaise rachète les locaux pour un montant de 343 000 euros. En 2007, Pierre-André Reiso, directeur du Théâtre de la passerelle, initie un projet visant à doter le théâtre gapençais, scène nationale, d’un lieu additionnel de création et de résidence pour des artistes. En 2008, le permis de construire est signé, les travaux commencent en juin 2011 et s’achèvent en septembre 2012. Parallèlement, le Théâtre signe un bail emphytéotique de 20 ans avec la Ville de Gap. Fin du deuxième acte.
Le troisième acte reste à être joué. Ce lieu doit trouver ses marques et son public. Doté de logements pour les artistes en résidence, 8 chambres équipées de sanitaires auxquelles s’ajoutent cuisine, bureau et salle de réunion, d’une salle de répétition de 235 m2 pouvant accueillir jusqu’à 200 spectateurs suivant configuration, l’ensemble a coûté 1 238 882 euros, financé par la Ville, la Région, l’Etat, l’Europe, et le Théâtre de la passerelle (27%). Rappelons également que le Théâtre est subventionné à hauteur de 645 000 euros par an par la commune.
Cinq spectacles sont déjà programmés pour la saison culturelle 2012-2013. Le lieu est accessible à toutes les compagnies, locales ou extérieures, et se veut un espace d’expérimentation artistique, de création, ouvert notamment à la population, et aux partenariats inter-frontières.
La journée du 6 octobre a permis au public une première appropriation du lieu, sur laquelle nous revenons en images.
Plaque signalétique
Le bâtiment rénové abritant les logements
SPECTACLE PARTICIPATIF
"Le temps suspendu" , tel était l'intitulé de cette création collective de la compagnie Parnas dans une mise en scène de Catherine Marnas. Une séance de taïchi collective sonorisée par un développement de la loi de Murphy qui donnait à cet instant de quiétude une dimension didactique et humoristique jubilatoire.
VISITE DEAMBULATOIRE ENTRE RÊVE ET REALITE
Une visite scénarisée des lieux de vie était proposée, par groupes d'une dizaine de personnes, ce qui a laissé des "candidats" frustrés, lesquels pouvaient cependant, en soirée, visiter les lieux sans mise en scène.
Accueil d'un groupe
Un coin cuisine équipé
Guidés par un étrange maître de cérémonie, énigmatique et androgyne...
...les visiteurs volaient de surprise en surprise
La décoration des lieux est presque totalement issue de la "récup"
Une belle endormie
Moment de veille
Invitation...
...au désordre
Hôte et décantation...
...le public est en attente...
...mais qui donc est mis en carafe?
Magicien ou...
...transformiste? Un peu des deux sûrement...
Perspective
Un maléfisme a-t-il touché les occupants du lieu?
Barrière de dégel, limiter sa vitesse et ne pas surcharger la cage d'escalier...
...ni réveiller son gardien
Et voici qu'un autre groupe attend, il faut évacuer les lieux
PERFORMANCE ACROBATIQUE & MUSICALE
Dans une salle comble, Vincent Warin, acrobate BMX et Fernando Lima de Albuquerque, violoncelliste, proposaient un étrange spectacle musico-acrobatique. Citons le document de présentation: Vincent Warin fait avec un vélo ce qu'on n'oserait même pas faire avec un chewing-gum: il le triture, l'envoie dans les airs, se suspend et vole dessus... Cet as du guidon fait dire à son bi-cross des choses incroyables, l'engin glisse, s'enroule autour de l'homme, à moins que ce ne soit le contraire [...]
CONCERT EN SOIREE
En première partie, Ottilie, artiste et chanteuse haut-alpine au talent remarquable.
Dans un décor lunaire
En seconde partie, le groupe yiddisho-rock Kabbalah a animé la soirée jusqu'au milieu de la nuit
Et cette page se referme sur l'Usine Badin, nouvel outil culturel gapençais