Samedi 10 janvier 2015 Gap Esplanade de la Paix-Nelson Mandela 14h00 C’est un cortège de 6000 personnes qui a défilé de l’esplanade jusqu’à la préfecture pour rendre hommage aux victimes de l’attentat perpétré au siège du journal Charlie Hebdo à Paris le mercredi 7 janvier 2015 et aux victimes des événements qui ont suivi les 8 et 9 janvier. A Briançon, on a dénombré 2000 participants.
Initié par une intersyndicale CFDT, CFTC, CGT, FO, FSU, SOLIDAIRES, UNSA, l’appel au rassemblement avait été relayé par de nombreuses organisations et particuliers, dans les médias et sur les réseaux sociaux notamment.
Les organisateurs avaient souhaité l’absence de bannières et banderoles distinctives et seuls quelques élus arboraient une écharpe tricolore. Par ailleurs, en tête de cortège, l’animation distillée par mégaphone n’a pas été du goût de tous, certains souhaitant davantage de recueillement. Ce qui a fait dire à un élu présent que c’était « la dictature du mégaphone ». Mais les organisateurs ont indiqué que les journalistes disparus auraient probablement apprécié un cortège « vivant ». En outre, les mêmes organisateurs ont regretté que le préfet et les élus ne se soient pas fondus dans le cortège, se plaçant en tête de celui-ci alors qu’ils n’étaient pas à l’origine du rassemblement. Chacun se fera son idée…
Peu importe au fond car il était d’abord question de rendre hommage à des frères en humanité, assassinés pour avoir proclamé haut et fort la liberté d’expression, s’être courageusement interposés ou avoir été au mauvais endroit au mauvais moment. Ce que la foule présente a bien compris malgré quelques dissonances : ce sentiment de former une communauté fraternelle, solidaire et tolérante, soucieuse de défendre des libertés fondamentales chèrement acquises et de s’élever contre la barbarie et l’intolérance. Etre là, c’était aussi témoigner de la volonté de résister à tous les extrémismes, se dresser contre la haine, le racisme, le fanatisme. C’était exprimer sa compassion, partager l’émotion individuellement ressentie, exprimer son refus de l’instrumentalisation et de la tentation du repli communautaire : oui, nous étions tous des Charlie à ce moment là.
Bien au-delà des polémiques qu’ont pu susciter les publications de Charlie Hebdo, tout le monde a bien compris que l’enjeu était sociétal, qu’un modèle de société était bafoué et qu’il n’était pas question de se replier sur soi, de laisser le terrain aux prédicateurs de tout poil, mais au contraire, de marcher la tête haute et d’affirmer notre détermination à faire vivre nos valeurs démocratiques et humanistes. En cela, ce rassemblement était important. Même si certains ont regretté que, organisé un samedi plutôt qu’un dimanche, une partie de la population (celle qui travaillait) fût empêchée de participer.
Pour terminer, Anima Gap propose à chacun(e) d’entre vous, adultes ou enfants, de rendre hommage plus particulièrement aux victimes de ces événements terroristes, connues ou inconnues, en réalisant un ou des dessins qui leur seront dédiés. Ces dessins, qui peuvent être accompagnés d’un texte, sont à nous apporter le mercredi 14 janvier 2015 à 14h00 place de la République à Gap. Ils seront photographiés pour constituer une galerie « in memoriam » puis proposés pour affichage à diverses institutions publiques locales.
Dans ce but, voici la liste des victimes des attentats du 7 janvier 2015 et des événements des 8 et 9 janvier :
7 janvier 2015
Jean Cabut, dit Cabu, dessinateur, 76 ans
Georges Wolinski, dessinateur, 80 ans
Stéphane Charbonnier, dit Charb, dessinateur, 47 ans
Bernard Verlhac, dit Tignous, dessinateur, 57 ans
Philippe Honoré, dit Honoré, dessinateur, 73 ans
Bernard Maris, dit Oncle Bernard, économiste, 68 ans
Elsa Cayat, psychanalyste, 54 ans
Franck Brinsolaro, policier, 48 ans, chargé de la protection de Charb
Ahmed Merabet, policier, 42 ans (brigade VTT)
Frédéric Boisseau, agent de maintenance, 42 ans, employé de l'entreprise Sodexo, première victime
Michel Renaud, ancien directeur de cabinet du maire de Clermont-Ferrand, 69 ans
Mustapha Ourrad, correcteur, 60 ans
8 janvier 2015
Tuée à Montrouge (Hauts-de-Seine) :
Clarissa Jean-Philippe, 25 ans, policière stagiaire
9 janvier 2015
Tuées lors de la prise d'otage de vendredi, porte de Vincennes à Paris, dans un supermarché casher :
Yoav Hattab
Philippe Braham
Yohan Cohen
François-Michel Saada
La population converge vers le lieu de rassemblement
Hommage d'un musicien
Au départ
Sur les "grands boulevards"
6000 participants
Devant la préfecture
Le préfet des Hautes-Alpes, interviewé par une TV locale
Prise de parole, au nom des journalistes, de Lionel Arce Menso, directeur départemental du Dauphiné Libéré
Il a été demandé une minute d'applaudissements
Prise de parole de jeunes manifestantes
Une minute de silence est observée en mémoire des victimes de la barbarie terroriste
La Marseillaise n'a pas été appréciée par tous...
Les grilles de la préfecture, lieu d'expression et d'affichage
Une composante festive du cortège