Qu'est-ce qui a poussé il y a plusieurs millénaires des Hommes à graver la roche, plus particulièrement dans les régions alpines de France, de Suisse et d'Italie?
La question reste ouverte tant le sens de ces pétroglyphes (gravures rupestres) se perd dans les méandres de la Protohistoire et de l'Histoire.
Plus éclairantes sont les gravures pastorales des 19ème et 20ème siècle, qui évoquent le pastoralisme, la solitude des bergers dans l'immensité des alpages, leurs joies et leurs peines (dans tous les sens du terme). Ces graffitis ont fait l'objet d'études poussées, notamment par Nathalie Magnardi, qui a réalisé sa thèse sur les gravures pastorales du Mont Bego.
Point commun de ces gravures en creux, elles interrogent sur le sens des traces que laissent les hommes à travers le temps et sur l'interprétation, forcément subjective, qui en est faite bien longtemps après. Occupation de sédentaire, démarche artistique et/ou mystique, conscience de la précarité de la vie terrestre,souci de transmettre, ces témoignages rupestres ont traversé le temps mieux que des objets plus fragiles et témoignent très partiellement d'une réalité ancienne dont d'autres vestiges ont montré la diversité et la richesse.
Autre intérêt de ces traces, permettre une relecture contemporaine à travers des approches diverses.
C'est à quoi se sont attelés Emmanuel Breteau, photographe, et la Compagnie Tramaluna avec son chorégraphe Marcelo Sepulveda.
Emmanuel Breteau conjugue trois passions: la montagne, le pastoralisme et les graffitis. Dix années de travail ont conduit le photographe à proposer une exposition intitulée "Roches de mémoire, 5000 ans d'Art rupestre dans les Alpes" installée au Musée Muséum départemental de Gap jusqu'au 30 septembre 2012, inaugurée le 19 mai 2012 dans le cadre de la huitième Nuit européenne des musées.
A travers 70 photographies réalisées en France, Suisse et Italie, l'auteur propose une relecture de ces gravures rupestres, témoignage de vie et de spiritualité, rendues visibles malgré leur érosion par un travail minutieux sur la lumière, effectué le plus souvent de nuit avec des éclairages rasants qui, selon la provenance de la lumière, peuvent laisser penser à des motifs en relief (éclairage venu d'en bas à droite) et non en creux (éclairage venu d'en haut à gauche).
La Compagnie Tramaluna avec son chorégraphe Marcelo Sepulveda, a proposé quant à elle une lecture dansée des gravures rupestres, associant pastoralisme, chamanisme et rituels (voir photo de la démarche un peu plus bas).
Retour en images:
Roche gravée, roche reflet...
Emmanuel Breteau, photographe, inventeur de l'exposition "Roches de mémoire, 5000 ans d'Art rupestre dans les Alpes"
Vernissage de l'exposition "Roches de mémoire, 5000 ans d'Art rupestre dans les Alpes"
L'exposition "Roches de mémoire, 5000 ans d'Art rupestre dans les Alpes"
REGARDS
SPECTACLE DE LA COMPAGNIE TRAMALUNA
Venus du ciel
Descendus parmi nous
La démarche
Quand la danse sublime la roche gravée
Dans l'intimité de la nuit et des croyances
Pastoralisme, outil prolongement de la main, rite communautaire
Les acteurs
Le public, 60 personnes par représentation
C'ETAIT AUSSI LA HUITIEME NUIT EUROPEENNE DES MUSEES
Croquis
Aspect lunaire de la roche avec ses cupules, magnifié par l'éclairage
Autre style de peinture
Maquette de Gap au XVIe siècle
Des visiteurs(teuses) parfois venus de loin pour cette Nuit des musées
Collection ethnographique de meubles du Queyras
Sans doute le plus grand tableau du musée, dans la salle consacrée à Lesdiguières
Arts mêlés
FIN