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Retrouvez le texte de Richard Duchamblo suivi des photos de la cérémonie du 66e anniversaire de la Libération de Gap du 20 août 2010
La Libération de Gap, 20 août 1944
Extrait de l’ouvrage éponyme de Richard Duchamblo (Père Joseph Richard), qui fut prêtre et résistant, dans les Hautes-Alpes. Il a notamment écrit une collection de dix-neuf cahiers de «Maquisards et Gestapo», histoire de la Résistance et des Résistants dans les Hautes-Alpes.
Dimanche 20 août 1944 ! ... Vers 15h, un obus fumigène tombe près du Petit Séminaire de Charance, puis un second au-delà vers Chabanas, puis une salve sur le poste de Puymaure : c’est le signe de l’attaque prévue à Sisteron ! A la jumelle, nous voyons les soldats allemands descendre en courant. Les Américains tirent depuis le village de La Selle. Bientôt, toute une colonne de voitures et de chars descend la route de Veynes. Sur une voiture, un drapeau français ! …La colonne s’arrête au quartier de Sabbat, devant le pont du chemin de fer. Une seule voiture, avec un drapeau blanc, traverse d’abord Gap. L’abbé Paul Chevallier, qui montait à bicyclette, voit les Américains et redescend aussitôt en vitesse, criant à tue-tête : « Les Américains sont là ! … ». Mais, déjà, les coups de canon ont convaincu les ennemis. Partout, aux fenêtres des deux lycées, apparaissent des linges blancs. Les engueulades des sous-officiers, les menaces…, ne peuvent arrêter les soldats qui se rendent, même devant des Maquisards. Seul, un groupe qui tente de fuir vers Briançon, engage le combat (Guerlitch, agent de la Gestapo, qui tentait de fuir, y est mortellement blessé) avec le groupe de Louis Boisramé, avant Pont-Sarrasin. Un autre groupe, dans une ferme située entre Romette et La Rochette, repère les Maquisards qui se sont ainsi dévoilés et le tir d’un fusil mitrailleur abat le chef Boisramé. Un monument en pierre, en forme de Croix de Lorraine, marque l’endroit de sa mort.
Les maquis entrent en ville. Les tout premiers libèrent les prisonniers enfermés à la caserne Desmichels. Un groupe défile boulevard de la Liberté (devenu boulevard de la Libération), rencontrant sur la place de Verdun, devant le lycée, des soldats allemands qui gesticulent, joyeux, car ce sont des polonais qui cherchent à fraterniser. Un autre groupe file vers la Préfecture, avec l’intention de pendre le préfet Durocher aux grilles de sa préfecture. Heureusement, par la rue Ernest-Cézanne, les Américains les ont devancés. Durocher, bien que nommé par Vichy, était un vrai Résistant, que le général de Gaulle nommera gouverneur de Sarrebrück. Les officiers du Château-Girard et de Fons-Régina sont, sans ménagement, poussés vers la place de Verdun. Un vieil officier boiteux, qui ne marche pas assez vite, reçoit des coups de pied, c’est regrettable ! Quelques filles, accusées de faveurs pour les Allemands, sont tondues. Toute la nuit, on fête cette victoire non sanglante. Mais, dans la nuit aussi, les responsables de l’ordre et de la sécurité font partir vers Veynes les soldats prisonniers. A la Freissinouse, un tri sera fait et l’on verra, au matin du lundi, tout un groupe de soldats allemands revenir sur Gap en chantant. Ce sont les Polonais ! …
Au petit matin, aussi, la situation faillit basculer car la colonne allemande, accrochée à l’entrée du Valgaudemar, était parvenue au col de Manse. Mais, voyant venir à sa rencontre des chars américains, elle fit demi-tour, se faisant de nouveau accrocher à Pont-Haut.
Cérémonie, square Ladoucette, à l’issue de l’hommage rendu sur divers lieux de recueillement.
Dépôt de gerbe par les autorités, ici le maire de Gap, Roger Didier
Les anciens combattants, assidus aux cérémonies, seront ensuite salués par les autorités
Stèle à la mémoire des Résistants victimes de la barbarie nazie
Défilé rue Carnot, au son des instruments de l’harmonie municipale
L’arrivée à l’Hôtel de Ville signe la fin de la cérémonie
Un apéritif est offert par la municipalité
FIN