8 août 2013 On aurait tort de limiter la chanteuse sahraouie Aziza Brahim à une belle voix empruntant à la musique soul, pop africaine, blues et rock.
Aziza Brahim chante aussi, en arabe hassinya et en espagnol, les souffrances du peuple du Sahara Occidental, territoire revendiqué par le Maroc et antérieurement colonisé par l’Espagne (jusqu’en 1976) où Aziza s’est installée en 2000, après avoir connu dès sa naissance, en 1976, les camps de réfugiés en Algérie, du côté de Tindouf, où sa mère avait trouvé refuge. Elle ne connaîtra jamais son père, resté à El Aaiun (Laâyoune) où il est décédé. Elle vit à León en Espagne où elle mariée et mère d’une fille.
Après un détour par Cuba, à l’âge de 11 ans, pour étudier, elle commence à se produire en 1995 avec des musiciens déracinés comme elle (Groupe National Sahraoui, groupe Leyoad) en Algérie, Mauritanie, Espagne, France et Allemagne. Elle forme en 2007 son propre groupe (Gulili Mankoo), après avoir collaboré avec le groupe de latin jazz Yayabo, où figurent des musiciens sahraouis, espagnols, colombiens, et sénégalais, parcourt en 2009 la France et l’Espagne avec le groupe basque Oreka Tx. Elle fait ses débuts d’actrice et de compositrice de musique de film en 2011 dans le film espagnol Wilaya, médaillé d’argent au festival de Malaga en Andalousie. En 2012 elle sort l’album Mabruk.
Cet album, largement repris au cours de ce concert à Gap, dans le parc de la Pépinière, mêle la percussion sahraouie traditionnelle avec le blues, le rock ou même le funk. Aziza Brahim dénonce le colonialisme, évoque l'exil des siens, chante les poèmes de sa grand-mère (surnommée la « poétesse du fusil »), ou évoque les morts tombés pour la cause du Front Polisario. On est pris par la puissance de la voix et la force de l’émotion.
Organisation : Direction de la Culture de la Ville de Gap dans le cadre de la programmation Gap en Famisol.
Le groupe Gulili Mankoo
De gauche à droite: Ignasi (guitare), Anna (basse), Aziza (chant), Nico (percussions)
Pupitre 1
Pupitre 2
Une voix puissante bien servie par une rythmique très présente
Toute la détresse du peuple sahraoui dans le regard d'Aziza
Rayhan, 18 mois et déjà le sens du rythme
800 spectateurs dans la pénombre du parc de la Pépinière
Depuis la régie
LES MUSICIENS
Aziza, chant
Nico, percussions (congas, darbouka, cajón)
Anna, guitare basse
Ignasi, guitare acoustique
Le public, sous le charme, a ovationné les musiciens...
...et Aziza a chanté, seule, un dernier titre
Fin, en douceur. Plusieurs spectateurs sont venus féliciter, en espagnol, la chanteuse,
et se faire prendre en photo avec elle.