Mercredi 12 août 2015 Gap Place de Bonneval - Cour de l'école Paul-Emile Victor HK, autrement dit Kaddour Haddadi, on l’avait déjà découvert le 7 août 2014 à l’occasion d’un Jeudi du kiosque. C’était avec les Déserteurs.
Cette fois-ci, il nous revient avec les Saltimbanks et un répertoire plus personnel mais tout aussi engagé. Le groupe qui se référait il y a peu encore à Zebda a pris ses marques propres. Sous l’appellation chanson française HK cache une musique du monde, électro-pop mêlant des influences diverses, du rap au reggae en passant par des lignes mélodiques contemporaines de tradition classique.
Si le troisième groupe créé, le M.A.P, Ministère des Affaires Populaires, avait apporté une reconnaissance sur la scène française pour l’auteur-compositeur-interprète (Révélation du printemps de Bourges, en 2006), c’est en 2009, avec la formation du groupe HK et les Saltimbanks que Kaddour Haddadi va se faire connaître sur la scène internationale, avec des concerts en Europe, aux Etats-Unis et au Québec. C’est aussi le début d’une période faste qui verra la parution de deux albums, Citoyen du Monde en 2011, comprenant le titre On lâche rien repris dans des manifestations diverses, et Les Temps Modernes en 2012, incluant un hommage à Stéphane Hessel avec le titre Indignez-vous. L’album Les Déserteurs, en 2014, production hors groupe, rend hommage à la chanson française et à la musique châabi. Enfin, en avril 2015, vient de paraître le troisième album, Rallumeurs d'étoiles (en référence à un vers de Guillaume Apollinaire) qui fait écho à une société devenue inhumaine et cependant porteuse d’espérance, pour peu que l’on soit attentif à l’autre. Kaddour Haddadi le roubaisien, fils d’immigrés algériens, n’a pas renoncé à dénoncer les injustices, l’intolérance et les fanatismes, l’exclusion sociale et la surconsommation, mais incontestablement, sa musique a pris une nouvelle dimension poétique et créative. Un grand monsieur de la scène française.
Kaddour Haddadi est aussi écrivain et ses deux ouvrages, J’écris donc j’existe, à caractère autobiographique, publié en 2012 et Neapolis, histoire romancée d’une cité légendaire qui en rappelle une vraie, publié en 2014, témoignent d’un style fluide et plaisant ainsi que de la maturité de l’auteur.
Au concert de Gap, près de 600 spectateurs, mêlant des résidents locaux et des fans venus parfois de très loin, ont très vite assuré une ambiance festive au pied de la scène, désertant une partie des sièges installés. A l’issue du concert, séances d’autographe, de selfie, ventes de CD, de produits dérivés et distribution d’affiches ont largement prolongé la soirée. C’était le quatrième et dernier concert décentralisé dans les quartiers périphériques de la ville pour toucher un public nouveau. Mais Gap en FaMiSol continue avec encore quatre manifestations jusqu’au 19 août.
Organisation: Direction de la Culture de la Ville de Gap
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