Mardi 21 juillet 2015 Gap A l’occasion de la deuxième journée de repos du Tour de France 2015, les éleveurs du sud-est ont mené une action dans les rues de la ville pour, principalement, dénoncer les ravages causés par le loup dans les troupeaux. Mais aussi les difficultés rencontrées par la profession avec 10 % des éleveurs qui pourraient mettre la clé sous la porte dans les mois qui viennent.
A l’initiative des organisations professionnelles (FRSEA, Jeunes Agriculteurs, Eleveurs & Montagnes, Maison Régionale de l’élevage) deux troupeaux, réunissant plus de 1000 brebis accompagnés de 800 éleveurs venus du grand sud-est et au-delà, ont convergé vers le centre-ville depuis la grande courbe du Col Bayard et le Rond-point du Sénateur, avant de rejoindre la préfecture via le Boulevard Pompidou, la Rue Carnot, la Rue Pasteur et la Place de la République sur laquelle se déroulait l’émission « Village départ » animée par Laurent Luyat.
Objet de la discorde, le loup. Selon les chiffres fournis par les organisateurs, le bilan des dommages au 31 décembre 2014 s’élève à 2515 constats pour 9033 victimes dans 25 départements. Seules 8226 victimes ont fait l’objet d’une indemnisation pour un montant de 2,49 millions d’euros.
Dans le même temps, le protocole d’intervention 2014-2015 a permis 621 autorisations de tir de défense simple dans 14 départements, de 49 autorisations de tir de défense renforcée, de 53 autorisations de tir de prélèvement, pour 19 loups prélevés au 30 juin 2015.
La dépense publique engagée pour la protection des troupeaux est de 12,26 millions d’euros, tandis que le montant des indemnisations des dégâts du loup sur les troupeaux est estimée à 2,5 millions d’euros.
Les éleveurs revendiquent une cohérence entre les discours politiques en lien avec la préservation d’une agriculture durable et la posture politique liée au loup, une cohérence entre les discours politiques en lien avec la baisse de la prédation et les résultats sur le terrain quant au quota de loups à abattre, et disent non à la double punition des éleveurs du fait du loup (incidents avec les chiens de protection, prise en charge de l’euthanasie des animaux attaqués, réduction du taux d’agneaux vendus pour les troupeaux impactés).
Après des prises de paroles devant la préfecture (organisations syndicales agricoles, élus) une délégation d’environ 25 personnes a été reçue par le préfet des Hautes-Alpes, parmi lesquelles Xavier Beulin, président de la FNSEA, M. Baudoin FNO, L. Rouvière JA, G. Cognat JA, JP. Comte FRSEA, P. Horel FRSEA, F. Solda FROSE, R. Laurens FDSEA 05, R. Eyraud JA05, PY. Motte Chambre d’agriculture 05, Roger Didier Maire de Gap, Jean-Marie Bernard Président du conseil départemental 05…
Durant deux heures, le préfet, entouré de plusieurs conseillers, a dialogué avec la délégation, énonçant les mesures et engagements de l’Etat. Pendant une vingtaine de minutes, une intervention téléphonique de Ségolène Royal, Ministre de l’Écologie, du Développement durable et de l’Énergie, a permis un échange direct sur les problématiques du monde agricole. A la sortie Xavier BEULIN, président de la FNSEA, a donné une interview, à retrouver ci-dessous dans nos vidéos (la dernière).
Pendant ce temps, les manifestants se sont invités place de la République, sur l’émission « Village départ » qu’ils ont légèrement perturbée, avant de regagner les abords de la préfecture à la sortie de la délégation.
Quelques militants du Collectif Cap Loup étaient également présents pour distribuer des tracts et dire que la cohabitation éleveurs-loups était possible avec une évolution des pratiques pastorales. Pas sûr qu’ils aient été entendus même si, majoritairement, les Français souhaitent la présence du loup sur le territoire. Car la profession est à bout, l’a fait savoir et le fera savoir.